Marguerite Duras, Hiroshima mon amour

Je vais m’aventurer dans une comparaison peut-être impertinente, voire hasardeuse, mais je la tente. Quelques jours précédant la lecture de Hiroshima mon amour, je m’étais laissé tenter par Le mystère Henri Pick de David Foenkinos. Dans ce dernier, nous découvrons un manuscrit, les dernières heures d’une histoire d’amour, qui relate comme son nom l’indique, les dernières heures de l’amour, mises en parallèle avec le destin tragique du poète russe Alexandre Pouchkine. La force de ce manuscrit réside dans la comparaison entre deux événements, tant dans leur dimension symbolique, que dans les sentiments puissants provoqués d’un côté par la mort de l’amour, et de l’autre, par la mort de la vie.

Dans Hiroshima mon amour, la comparaison est également au centre de l’affaire. Elle, française et lui, japonais, partagent l’amour devant la désolation d’Hiroshima. Ils s’aiment d’un sentiment foudroyant, virevoltant sur la frontière entre la souffrance et la joie. L’amour est cependant refoulé, contraint à suivre les pérégrinations des protagonistes, de la chambre à la rue, du passé au présent. La française a subi un traumatisme à la sortie de 1944 en étant tondue et humiliée, pour avoir sympathisé avec l’ennemi. Lui, a connu la catastrophique Hiroshima, symbole d’une destruction collective, l’annihilation sans détournements du peuple nippon.

Finalement, la meilleure image que l’on puisse donner de cette œuvre est tristement la bombe. Syndrome d’une explosion brutale, elle représente la guerre, la violence, la confrontation. Et parallèlement, elle s’insinue dans les esprits en échafaudant des piliers d’amour et de paix.

Note : 9 sur 10.

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