Fiodor Dostoïevski, Les Nuits blanches

Les quelques réverbères dorés éclairent les promeneurs nocturnes, déambulant maladroitement, à la recherche d’un instant de soleil. On aperçoit par exemple au bord de la Neva notre homme, marchant seul à la lueur de la lune. Une femme intervient dans son monde, entre la finesse de l’instant, et la pesanteur du moment.

Imaginez-vous la nuit, louvoyant dans les rues tamisées, croisant un couple de jeunes adultes, épris l’un pour l’autre. Un bonheur dessiné sur des visages orangés. Un couple encordé dans une jungle de sentiments. Ne serait-ce pas là l’allégorie d’un présent dans lequel vous seriez heureux ? Pour les jeunes gens que nous avons aperçus au bord de la Neva, la réponse paraît affirmative : l’un comme l’autre ne cherche que le bonheur.

Restons un moment de plus pour observer les jeunes adultes flânant dans une rêverie lyrique. L’un semble doucement glisser dans l’océan des sentiments ; l’autre pourtant, ne concède qu’un fragment à son prétendant. Plus vite que sa chute, l’histoire de ces habitants nocturnes dure éternellement. Le temps d’un nuit devient la nuit des temps.

L’histoire se complexifie. Elle qui au départ était si limpide, s’assombrit autant que le ciel. Les sentiments deviennent indétectables, la foudre et la pluie remplacent le ciel clair. Miroir des peines et des rêveries, la nuit nous emballe dans ses voiles sombres et impénétrables. Puis les nuits s’enchaînent. Pour n’être que des Nuits blanches..

Note : 8 sur 10.

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