Stephen King, « Le Singe » suivi du « Chenal »

L’irréel, aussi inexistant qu’il suppose être, laisse perplexe dans sa construction. Un singe mécanique, aux cymbales cuivrées, peut-il lui aussi être réel ? Oui, même trop réel pour Hal et ses enfants. Retrouvé au fond d’un débarra datant de la disparition de son père ; doit-il réellement croire que tous ces évènements sont liés au Singe ?

L’étrange, le paranormal, tel est le surnom du phénomène qui guide Hal dans cette réalité bizarre. Chaque mort proche est accompagnée par le terrifiant et irréel dzing-dzing-dzing-dzing que produit ce singe démoniaque. Mais comment est-il arrivé là, aussi réel qu’il en a l’air, dans ses mains ?

Son père a sûrement dû le rapporter de son voyage de l’autre côté du réel ! Une telle satisfaction pour un souvenir des plus glauques, c’est irréalisable de faire cela… Pourquoi a-t-il réalisé un tel voyage pour rapporter une chose aussi … irréellement sordide qu’un singe au regard ténébreux et à la bouche hérissée de dents vieillies. Sincèrement, devrait-il réellement s’en débarrasser ?

Oui, oh que oui, et d’une manière facilement mais efficacement réalisable ! Il doit sauver sa famille de cette réelle menace. Est-il sûr cependant que cette menace est réellement celle-ci ; ou bien est-ce lui ? Malheur, un autre dzing-dzing-dzing-dzing se fait entendre dans la pâleur du jour – et pourtant, ce singe n’est pas du tout à proximité de lui – c’est irréaliste …

Le chat de tante Ida, tante Ida, l’Oncle Will, Bill, son chien Daisy … –dzing-dzing-dzing-dzing– sa famille, sa femme, ses amis … –dzing-dzing-dzing-dzing– le Singe, réellement… cela devait être à cause du singe ! Il lui parlait, lui susurrait des mots dans ses oreilles, et réalisait qu’il était proche. Le Singe était là, dangereux, avec son petit sourire narquois qui montrait ses dents parfois irréellement blanches.

Comment s’en débarrasser sans paraître déréistique ? Devait-il dévoiler ce réel danger musical -si tant est qu’on appelle ce dzing-dzing-dzing-dzing de la musique- à sa famille, quitte à être déclaré fou ? Non, sûrement pas, en tout cas, pas dans cette réalité. Mais sincèrement, pourquoi lui, et pourquoi après 20 années passées dans un puits, dans cette eau irréellement trouble ?


Hal, ou plutôt Alden, non point du Singe mais du Chenal, tremblait de froid dans sa petite maison, dans un hiver réalistement glacial. Elle n’avait pas besoin de traverser le Chenal pour rejoindre le continent, puis-ce qu’elle avait réellement tout chez elle -apparemment- . La glace recouvrait l’eau d’une fine couche, comme un glaçon recouvert de sucre glace, irréaliste gâteau. La traversée semblait réalisable, le continent n’étant pas loin, pourtant la glace trompeuse a réussi à en emporter plus d’un dans les tréfonds lugubres du Chenal. Tantôt réalisée, tantôt échouée, la traversée permettait de se sortir et de rejoindre la rive voisine. Pourtant, Alden ne voulait pas la faire, manifestement : elle avait réellement tout chez elle.

Cependant, Grand-Mère n’a pas tout dévoilé à ses petits-enfants : la sombre réalité de cette obstination. Parce qu’à La Chèvre, il ne manquait pas tout, mais il en manquait réalistement pour les plus nécessiteux. L’hôpital, inexistant, devait exister dans une réalité alternative, mais pas ici, il fallait rejoindre La-Tête-du-Raton-Laveur. Le Chenal, mystérieux fleuve au teint surréaliste, ne permettrait-il pas à tous de vivre dans de meilleurs conditions ? Non, et il emportait qui il voulait, comme Russel Bowie ou d’autres encore qui traversaient sa fine glace sans se douter de leur funeste destin ; ô dure réalité ! Elle l’aime se disait Alden à La Chèvre, et le chenal ne l’emporterait point elle ; elle n’avait pas besoin de traverser ce Chenal, puis-ce qu’elle avait réellement tout chez elle…

Amis, l'irréel
Bouge dans nos esprits, et
Voit quand on l'ignore

Note : 6 sur 10.

Contraintes d’écriture : Le mot « Réel » doit apparaître dans chaque phrase, il peut être sous une forme différente ; Haïku en A-B-V ; 1h ; 8 paragraphes

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